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IA générative : opportunités, gains de productivité et nouvelles règles du jeu

L’adoption de l’IA générative s’accélère dans les organisations, avec des gains mesurables sur la productivité et l’innovation. En parallèle, l’Union européenne déploie un cadre réglementaire inédit (AI Act) qui impose des exigences progressives, notamment pour les modèles d’IA à usage général (GPAI). Les directions générales doivent désormais conjuguer création de valeur, conformité et gouvernance technique.
15 septembre 2025 par
IA générative : opportunités, gains de productivité et nouvelles règles du jeu
SARL Digital écho, Hugues BARON

Où se créent les gains de valeur

Les analyses de référence estiment que l’IA générative peut créer 2,6 à 4,4 billions de dollars de valeur annuelle, concentrée dans quatre domaines : service client, marketing/ventes, développement logiciel et R&D. Ces gisements proviennent surtout de l’automatisation de tâches cognitives (rédaction, synthèse, génération de code) et de l’assistance intelligente aux équipes.


Ce que montrent les études de productivité

Dans des environnements réels, les effets sont tangibles : une étude NBER sur des centres de support observe +14 % de productivité grâce à l’assistance IA, avec un effet particulièrement marqué pour les collaborateurs les moins expérimentés. D’autres travaux aboutissent à des résultats proches selon les contextes de tâches. À l’inverse, quelques évaluations mettent en évidence des gains limités ou variables, rappelant la nécessité de piloter les usages et la qualité des prompts.


Adoption : cap vers l’industrialisation

Côté déploiement, 78 % des entreprises interrogées déclarent utiliser l’IA dans au moins une fonction (IT, marketing/ventes, opérations de service), signe d’un passage de l’expérimentation à l’industrialisation. Les organisations les plus avancées reconfigurent processus, coûts et modèles de revenus pour capter l’effet d’échelle.


Encadrement réglementaire : les jalons clés de l’AI Act (UE)

Le Règlement européen sur l’IA est entré en vigueur le 1ᵉʳ août 2024 avec une application échelonnée :

  • Interdictions (pratiques à « risque inacceptable ») et littératie IA : applicables depuis 2 février 2025.
  • Obligations pour les modèles GPAI (transparence, documentation technique, conformité au droit d’auteur, etc.) : applicables à compter du 2 août 2025.
  • Systèmes d’IA à haut risque : exigences applicables 36 mois après l’entrée en vigueur, soit août 2027. La Commission a publié un Code de pratique GPAI, des lignes directrices pour les modèles présentant des risques systémiques et un modèle de résumé public des données d’entraînement (template) afin d’uniformiser les divulgations.


Données personnelles : cap sur le RGPD et la CNIL
En France, la CNIL a précisé en 2025 ses recommandations pour développer des systèmes d’IA conformes au RGPD : information des personnes, base légale, minimisation, sécurité, documentation et gestion des droits. Ces repères complètent l’AI Act côté opérations (collecte, entraînement, réutilisation).


Gouvernance et standards : structurer la conformité

Pour outiller la gouvernance, la norme ISO/IEC 42001:2023 propose un système de management de l’IA (AIMS) couvrant politiques, rôles, gestion des risques, contrôle qualité et amélioration continue sur l’ensemble du cycle de vie. Au niveau européen, CEN-CENELEC JTC 21 pilote l’élaboration de normes harmonisées alignées sur l’AI Act (transparence, robustesse, supervision humaine, cybersécurité).


Feuille de route pratico-pratique pour les directions

  • Cibler les cas d’usage à ROI rapide (service client, contenus marketing, assistance au code) et définir des KPI (qualité, temps, coût).
  • Mettre en place la gouvernance : politique d’usage, gestion des prompts, contrôle humain, journalisation, évaluation continue.
  • Sécuriser les données : cloisonnement, masquage, politiques d’accès, tests de fuite et d’hallucination.
  • Conformité by design : registre des modèles, cartographie des risques, DPIA le cas échéant, documentation technique et résumés de données d’entraînement pour les GPAI.
  • Choisir les bons fournisseurs : exigences contractuelles (SLA, traçabilité, sécurité, réversibilité), conformité AI Act/RGPD, plan d’audit.
  • Former les équipes (métier, juridique, DPO, sécurité) et instaurer un contrôle qualité sur les productions (revue humaine, tests A/B).


À retenir

L’IA générative devient un levier opérationnel pour les entreprises, mais sa création de valeur dépend d’une industrialisation maîtrisée : cas d’usage pertinents, qualité des données, supervision humaine et conformité aux nouveaux cadres européens. Les organisations qui structurent dès maintenant leur gouvernance et leurs standards prendront une longueur d’avance durable et défendable.

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